Frédéric MEHAYE

Frédéric MEHAYE

Château Sipian

Château Labatut-Bouchard

Médoc

L'enfant terrien et volontaire, qui avec ses premiers deniers achetait une vache l'année de ses douze ans, est devenu un « vigneron - commerçant » pragmatique et courageux. 25 hectares, c'est un vignoble de taille moyenne, qu'il gère entouré des siens. Château Sipian est une histoire Médocaine, une histoire de famille.

Le Bas Médoc, le nord de la " Terre du milieu ", est le berceau de la famille Mehaye.

Frédéric a grandi, ici, à Valeyrac, partageant sa jeunesse entre le Port de Goulée et les rangs de vignes où œuvraient ses parents. Le Château Sipian est la concrétisation d'un rêve familial, celui de produire un vin à l'image de cette terre aux paradoxes incontestables, celui de parcourir l'Europe pour le promouvoir et le vendre.

Loin des grands châteaux et des investisseurs étrangers, frédéric Mehaye travaille durement. Il revendique le droit à la parole pour nous conter son médoc, une région humble aux ambitions certaines, à l'image des hommes qui le peuplent : les Médocains

Les annales ne retiendront que le classement impérial de 1855 et le rayonnement international de ces crus prestigieux, dont les bâtisses parent fièrement la fameuse route des châteaux.
L'histoire de la famille Mehaye s'inscrit également au coeur de celle du Médoc, mais d'un Médoc dont on parle peu.
Nous sommes à la fin des années 60, la mère de Frédéric, Nicole, est ouvrière à la vigne. Elle est « prix-faiteuse ». Elle vous raconte ses journées, courbée dans la vigne, à sélectionner les rameaux, trier les fils, découdre la vigne. Elle aime particulièrement découdre la vigne, la tâche est nettement mieux rémunérée. C'est important. Le Médoc est pauvre, il ne faut pas l'oublier. Les femmes de vignerons détroquent les huîtres à la douzaine pour survivre, pendant que leurs maris doivent exercer des professions aussi diverses que difficiles. Ainsi sont-ils, aussi souvent éleveurs, ostréiculteurs, voire pêcheurs, comme en témoignent les nombreux ports qui bordent la Gironde.
Nicole Mehaye gère à elle seule 140 000 pieds de vignes. C'est beaucoup : environ vingt hectares. Son fils l'accompagne, d'abord tout au long de la journée puis le soir, après l'école. Il observe, il apprend, année après année, les gestes réalisés par sa mère.

Au début des années soixante, trois châteaux font la fierté de Valeyrac. Les héritages et les partages auront raison de ces propriétés, qui sont divisées et revendues. La commune compte treize domaines aujourd'hui.
Le Château Sipian est déjà référencé parmi les « Bons Bourgeois » dans les éditions du Féret en 1839. Il connait d'ailleurs une activité viticole importante jusqu'au milieu des années 1950. Une effervescence qui lui vaut, en 1932, d'être naturellement sélectionné pour le classement des crus bourgeois.

Bernard et Nicole Mehaye, désireux de devenir propriétaires, voient en Sipian l'opportunité de se réaliser à leur rythme. Le terroir, digne des grands crus de la région, se compose de graves garonnaises sur sous-sols d'alios. Le vignoble, qui regarde la Gironde, jouit d'une excellente situation. Ils sautent le pas en 1978 et un an plus tard, plantent 2,80 hectares de Merlot. Le vignoble et son exploitation sont régis par un bail de 25 ans. Contracté en 1965, ce dernier exige que les raisins soient donnés à la coopérative. cela convient parfaitement à la famille Mehaye, dont le père est régisseur à la Tour de By et dont la mère « s'amuse », désormais, avec ses quelques hectares de vigne.

L'année 1989 est marquée par l'arrivée de Frédéric, leur fils. Il revient après une formation en œnologie et une série de stages effectués au sein de quelques beaux noms de la région. Il a alors 23 ans et de grands desseins pour SIPIAN.